La sculptrice Heidi Leitner


Heidi Leitner est née le 8. 8. 1968 à Bressanone (Italie). Elle suivit une formation de sculptrice sur bois au Tyrol du sud, dans des sites traditionnellement voués à l’art de la sculpture. En se confrontant de façon intensive durant de nombreuses années à des thèmes sacrés et  profanes, la sculptrice a développé les formes classiques de la sculpture dans une démarche novatrice, attrayante et personnelle. Elle est ainsi parvenue à conférer à ses travaux artistiques de grande qualité un caractère où résonne, en plus des composants traditionnels, la force moderne et contemporaine de son expression artistique. Elle combine de façon impressionnante et extraordinaire dans une œuvre unique le bois et les couleurs à d’autres matériaux, tels que l’or en feuille ou le métal. Cela confère à chacune de ses sculptures le charme du caractère unique, alliant habilement anciennes et nouvelles formes d’expression. Grâce à cette interaction entre tradition et modernité, l’artiste sort des sentiers battus de la sculpture moderne.

L’œuvre d‘Heidi Leitner met en avant une large variété de formes et de thèmes qui ont tous un point commun: pour l’artiste, chacune de ses œuvres est la manifestation détaillée d’une observation particulière. Elle essaie de concentrer le regard de son public sur les failles et les inégalités d’une structure d’apparence pourtant lisse. L’objectif artistique se situe ainsi dans la création d’un espace social fictif, né de la combinaison des trois composants : la représentation même, le regard de l’artiste et la perception de son public. Dans cet espace se rencontrent l’artiste et son public pour discuter de questions actuelles et religieuses.

Heidi Leitner a présenté ses œuvres lors de colloques et de concours en Italie, Allemagne, Autriche, France et aux Etats-Unis et a été distinguée par de nombreux prix du jury et du public.

« Mon art…

…est un art d‘observation. Celui  de voir les petites différences, les inégalités et les irrégularités dans une structure d’apparence pourtant lisse. Ce sont ces contrastes, pour ainsi dire, qui m’intéressent : la jeune ingénue et la maturité d’une mère, l’ici tout proche et le là-bas inondé de lumière, le chaton joueur et insouciant et le voleur très concentré. Ils ne se rencontrent jamais vraiment, ils écoutent, ils sentent la proximité de leur vis-à-vis et l’entendent  respirer; mais ils ne s’aiment pas. Ces légers tiraillements et taquineries d’une longue hostilité est le sujet de mon art.

Je ne souhaite pas livrer un pôle ou un autre, ni de les réconcilier. Il s’agit simplement de remarquer et de voir les petits détails. Et je pense qu’il est possible de voir où ça se déchire et où ça serre; moi-même je ne vois plus et mon regard de par l’accoutumance ne voit pas mieux que d’autres, mais il est précis et ciblé : j’observe et de là naît mon art.

Dans ce processus artistique se mêlent les trois éléments (focalisant leur colère ou leurs rires extatiques) : moi, qui ait donné vie à cet état; le regard examinateur du public et l’œuvre même. Tel est mon objectif artistique : nous prendre tous les trois par la main et aller vers un endroit où nous pouvons nous retrouver sans être dérangés et où nous pourrons nous regarder. Un lieu où seule la danse artistique nous mène. »